AU NOM DE SAFIA
Une interview inachevée de mon père Tayeb Kessas, en février 2019 juste avant son décès, a laissé des questions en suspens. Dans cet échange, l’ombre d’une autre Safia, ma tante, est réapparue. Les circonstances de sa mort, lors de la guerre d’indépendance algérienne, sont restées extrêmement floues. Il y a autour de cette disparition un immense voile de mystère. À partir de ce fragment d’histoire familiale que je porte sur ma carte d’identité, je pars sur les traces de cette autre Safia pour retracer le fil de l’histoire de cette femme oubliée à cause des non-dits, de la honte et surtout des effacements de mémoire. Partir sur les chemins dissimulés de ma propre identité, de mon histoire familiale, c'est aussi aller à l’encontre des versions officielles de l’Histoire.