MISKINE, LA DEMOCRATIE
J’ai animé un atelier avec des enfants d’un quartier populaire de Nice, en leur laissant définir leur propre temps de pause. Contre toute attente, ils ont fait un choix raisonné, révélant un besoin profond de participer aux décisions qui les concernent. Anass, 13 ans, m’a parlé de démocratie, et j’ai réalisé que cette soif de pouvoir sur son propre monde est universelle. Moi aussi, je ressens cette frustration face à l’impossibilité de construire la société dont je rêve. Je suis convaincu que la démocratie est un enjeu vital et que l’art, en particulier le théâtre, peut raviver le désir d’agir. Je refuse de me contenter de dénoncer ; je veux construire. Pour moi, le théâtre est un espace où nous pouvons expérimenter ensemble l’exercice du pouvoir collectif. Je veux inclure celles et ceux qui se sentent exclus du débat démocratique. Mon travail doit être un acte politique, une manière de réparer le lien social. Je refuse de subir le monde tel qu’il est : il est temps de le transformer.